L’UN DES PIONNIERS DU BIM
Situé à Bruxelles, le bureau GS3 architectes associés est l’un de ces bureaux qui cherche constamment à améliorer ses performances. TASE a rencontré l’un de ses administrateurs, Vincent Dehon, architecte, pour un partage passionnant qui mène inévitablement au BIM.
Pouvez-vous présenter le bureau en quelques mots ?
GS3 est un bureau de 10 personnes, dont 4 associés. Les projets concernent principalement le résidentiel groupé, un peu de bureau et une spécialité : le métro. 40 % des projets sont des marchés publics, le reste du privé. Le nom GS3 résume l’histoire du bureau : Groupe Structures 3e génération.
Pourquoi garder ce lien avec l’origine du bureau ?
Fondé en 1949, le Groupe Structures a été le précurseur du mouvement moderne à Bruxelles. Le bureau a développé la conscience que l’on ne pouvait plus construire sans mélanger les métiers liés à l’acte de construire. Les bâtiments d’après guerre devenaient des objets technologiques. Des immeubles importants y ont été conçus : l’Otan, le CCN, le WTC 1-2-3, le Caprice des dieux. Quand j’ai rejoint le bureau en 2002, le bureau avait besoin d’un nouveau souffle. Avec mon associé Christian Arpigny, nous avons repris le flambeau mais avons souhaité manifester notre attachement à un héritage important.
Parlez-nous de votre niche : les métros.
Nous sommes intervenus dans plus de 20 stations sur Bruxelles (ascenseurs métro) et avons récemment rénové la station Roi Baudouin, Ceria et les quais pré-métro à la Gare du Nord. Le bâtiment s’articule autour des accès à la gare souterraine, avec la nécessité de les ouvrir aux personnes à mobilité réduite. Nous avons également construit (en transition GS/GS3) le dépôt de bus et métro Jacques Brel qui a permis le bouclage de la ligne « 2 » à l’époque... Le bureau est cité comme seul bureau belge dans un livre qui raconte l’histoire des stations de métro dans le monde entier : Level -1 aux éditions Braun.
Le projet ‘Louise Centre’ est l’un de vos projets emblématiques.
En effet, il s’agit d’une rénovation lourde d’un immeuble de 15 000 m² hors sol, tout en maintenant 60 % des locataires dans les bureaux. Cela a été apprécié par notre client ! Dans ces conditions, il a fallu être créatif pour remplacer entièrement la façade, mais nous avons réussi. Le bâtiment est devenu très basse énergie, et a obtenu un label Breeam ‘excellent’.
La Belgique devient trop petite, selon vous. Vous prospectez donc en-dehors des frontières ?
En particulier en Afrique. C’est là qu’il y a le plus de choses à faire. Nous avons un projet au Congo, au Cameroun, et d’autres en gestation. Le grand défi est de trouver de bons partenaires locaux, avec lesquels nous pouvons travailler en confiance réciproque.
Sur quel outil de production vous appuyez-vous ?
Équipés initialement d’AutoCAD, nous nous sommes orientés très naturellement vers sa version 3D Architecture, pour en 2008, franchir le pas vers le véritable BIM. Contrairement à beaucoup de bureaux, nous avons d’emblée réalisé nos projets intégralement avec Revit®. La maquette numérique nous permet de sortir des plans coordonnés, mais aussi des rapides 3D pour une compréhension facile du projet par le client ou en concertation.
Comment s’est effectuée cette migration vers Revit® et la conception en BIM ?
Nous travaillons avec la société TASE, qui nous fournit les logiciels, les formations et surtout le coaching. Ils sont spécialisés en architecture, et emploient des architectes et des dessinateurs-projeteurs. GS3 fait également partie de leur groupe de travail ‘TASE Expert’ pour rester à la pointe des évolutions.
Quel message à vos partenaires bureaux d’étude ?
Nous partageons volontiers la maquette numérique car notre knowhow se situe ailleurs. Mais nous attendons que vous aussi emboitiez le pas vers le BIM.